Une enquête du site internet Cadremploi, auprès de plus de 3.000 cadres, révèle que 81 % d’entre eux seraient prêts à quitter leur emploi à cause du stress.
Pour 34%, ce stress est « une source de grand mal être » et 54% confient « avoir du mal à décompresser ».
Troubles de l’humeur, insomnies et mêmes douleurs physiques sont largement mis en avant, alors que 33 % des cadres stressés évoquent des crises d’angoisse.
Un stress important et répété, devenu chronique, peut mener à l’épuisement. Phénomène longtemps ignoré en France, Il est aujourd’hui de plus en plus fréquent de rencontrer dans le huis clos des cabinets de thérapie, des consultants souffrant de burn-out
En anglais, burn-out signifie « brûler de l’intérieur ». Ce terme, utilisé dans un contexte professionnel, a été employé pour la première fois en 1974 par le psychiatre américain, Herbert Freudenberger.
Sa cause première n’est pas, comme on pourrait le penser, psychologique mais physiologique. Soumis à un stress intense et continuel, le corps s’épuise et c’est cette fatigue profonde qui finira par provoquer l’épuisement émotionnel.
Une kyrielle de symptômes s’installe alors : dépréciation de soi, remise en cause de ses compétences et de ses qualités, irritabilité, agressivité, concentration déficiente, perte de contact avec son être profond ; et bien entendu l’épuisement physique avec là aussi beaucoup de symptômes possibles: maux de ventre, migraines, difficultés respiratoires, manque de tonicité, troubles du sommeil…
Fort heureusement, ce processus est lent et peut revêtir plusieurs degrés de gravité. Mais il ressemble de près à l’histoire de la grenouille. Si vous la plongez directement dans l’eau chaude, elle prendra instantanément conscience de la température élevée et aura le réflexe pour survivre de s’échapper. En revanche, si vous la trempez dans de l’eau froide et relevez progressivement la température, elle restera dans son bain avec les conséquences que l’on imagine.
Les victimes sont indifféremment des femmes ou des hommes, de tous les milieux professionnels. Ils ont en revanche en commun leur engagement et leur investissement dans leur travail. Ces vulnérables, perfectionnistes ou en quête de reconnaissance, souvent « piliers » de leur entreprise, n’économisent pas leur énergie.
Le climat intra-entreprise lié à l’actualité, la connexion permanente grâce aux nouvelles technologies comme les smartphones qui constituent un véritable cordon ombilical avec l’entreprise, jusqu’à la maison, l’urgence permanente du fait de l’instantanéité de l’information, la surabondance de cette même information à lire, à traiter, à digérer… Autant de facteurs aggravants, qui finissent par faire naître l’idée que l’on subit plus que l’on ne maîtrise son travail.
Pour s’en sortir, l’accompagnement d’un thérapeute sera fort utile, en complément de la prise en charge par le corps médical.
En ces temps de crise économique et morale, ce tableau sombre et affligeant doit amener de façon profonde une réflexion globale sur la relation entre le salarié et l’entreprise, sur les attentes et devoirs de chacun, ainsi que sur l’actuelle transformation de la nature de la relation qui les lie.
C’est ainsi que 36 % des cadres songent à se reconvertir.
Je vous propose pour finir de retrouver ce court article de Cadremploi, « 81% des cadres prêts à quitter leur boîte à cause du stress » de Nathalie Alonso grâce au lien :